Monsters don't sleep under your bed but they sleep inside your head [ Fiche Asmodée ]

Mon histoire ? Et bien à vrai dire, elle est plutôt compliquée. Bon commençons par le commencement ce qui parait logique quand on y pense non ?

9 Octobre 1997.  

Je pleure. Je ne reconnais pas ce lieu qui m’entoure. Tout ce blanc me fait mal aux yeux. J’ai un peu de mal à respirer. Il y a des voix, des hommes et femmes en blouse blanche qui sont auprès de moi. L’un d’entre eux me prend doucement dans ses bras. Ils parlent entre eux, mais je suis encore bien trop petite pour comprendre. En tant que simple nourrisson je ne fais qu’observer. J’ai du mal à garder les yeux ouverts mais je continue de pleurer. Les larmes coulent sur mes joues, je suis paniquée. Puis je passe des bras inconfortables du médecin à ceux d’une femme. Je cligne des yeux pour avoir un aperçu. Elle parait si belle, on dirait presque un ange sous la lumière qui m’éblouit les yeux. Ses longs cheveux blonds comme l’or retombent le long de son dos et elle me regarde de ses yeux dorés aux reflets verts. Elle semble essoufflée aussi, comme si elle venait de faire un effort énorme mais heureuse. Un sourire éclaire son visage d’ange. Je me sens en sécurité dans ses bras, blottie contre elle je ne veux plus me défaire de son étreinte. Soudain elle me parle de sa voix douce et angélique. Je suis encore trop jeune pour comprendre ce que ses mots signifient mais je les retiens dans ma mémoire.

« Bienvenue parmi nous Asmodée Roswell, ma princesse… »

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase qu’elle devient aussi pale que la mort en elle-même. Ses yeux se ferment. Un bruit strident retentit, celui provenant des machines auxquels elle est branchée. Les personnes en blouse blanche commencent à paniquer. Je les entends au loin alors qu’une des infirmières m’emmène autre part de la ou se trouve cette femme à qui je tiens tant. A ce moment précis je ne savais pas encore ce qu’il en était réellement que plus jamais je ne reverrai ma mère.

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Contre toute attente ma croissance fut assez particulière. Envoyée en internat après la mort de ma mère et la disparition de mon père, j’avais pris pour habitude de vivre loin des autres. Personne ne pouvait me comprendre. Et par-dessus tout personne ne devait savoir. J’avais ce secret, ce pouvoir. Si les autres savaient, ils me jugeraient, ils allaient me prendre pour ce que je n’étais pas…Un monstre dépourvu de sentiments. Depuis petite, je possède ce don : celui de maîtriser la glace. A travers mon regard enfantin, cela était par-dessus tout magnifique au lieu d’être dangereux et j’ignorais encore les conséquences et l’origine de ce pouvoir. J’étais loin de me douter de la vérité. Pour moi j’étais simplement différente. Humaine mais différente. Lors de la saison d’hiver qui était de loin ma saison préférée, je sortais dehors sous les flocons de neige et faisait en sorte à m’éloigner des autres enfants de l’orphelinat pour être seule dans mon endroit secret et user de mes pouvoirs pour créer un toboggan de glace, des bonhommes de neige, une piste de luge… Personne ne se rendait dans ce lieu qu’était mon repère près du lac ou j’avais l’habitude de me rendre. L’Hiver était une excellente excuse pour pouvoir geler le lac afin d’en faire une patinoire.

Puis de l’enfance, le temps me fit passer à l’adolescence. Je n’avais alors plus qu’un seul objectif : Apprendre à dépasser mes limites afin de contrôler au mieux mes pouvoirs. Mais c’est à l’âge de mes 16 ans que tout bascula, découvrant ainsi la façade sombre ainsi que les dangers de ce don si mystérieux et l’existence de ce bas-monde…

C’était une journée comme tant d’autres, je sortais des cours et la journée de lycée avait été difficile. Pressée de rentrer à mon internat afin de regagner ma chambre je marchais d’un pas rapide, écouteur sur les oreilles. Concentrée dans ma musique je ne prêtais guère particulièrement attention à ce type qui me suivait depuis plusieurs jours déjà. M’arrêtant net, je n’eus même pas le temps de me retourner qu’il se jeta sur moi pour tenter de m’attaquer. Et la, je vis ses yeux. Jamais je ne pourrais oublier…Ils étaient noirs. Entièrement noirs comme si…Comme si il s’agissait la d’un démon. Mais ce n’était pas possible, cela ne pouvait pas exister. Non il devait y avoir une autre explication…Pourtant je ne voyais rien d’autres. Par réflexe, je sortis un couteau que je gardais toujours sur moi en cas d’agression extrême et la je fis un geste que je n’aurais jamais pensé commettre. J’ignore ce qui m’avait prit, mais probablement sous la panique je plantais mon couteau dans le ventre de mon agresseur qui tomba à terre dans une marre de sang.


Je suis assise dans ma cellule. L’atmosphère est froide, j’ai l’impression d’être loin de tout, d’avoir perdu la notion du temps. Quelle heure est-il ? Depuis combien de jours suis-je enfermée et comment me suis-je retrouvée ici déjà ? Les flash-back me reviennent en mémoire, j’avais tué cet homme. J’étais une meurtrière. On me prenait pour une folle, personne ne me croyait. Pourtant j’étais certaine de ce que j’avais vu. Ses yeux étaient complètement noirs. Quand j’avais raconté cette histoire devant le juge au tribunal personne ne m’avait cru. Ainsi, j’avais expédié ici en asile psychiatrique suite à mes « hallucinations » après avoir diagnostiqué schizophrénique. Tel était mon châtiment. J’avais froid, j’avais peur. J’étais seule. Durant trois ans, je fus condamnée à subir les tortures aussi bien psychologiques et physiques que nous faisaient subir les médecins. J’avais beau hurler, personne ne pouvait m’entendre. J’étais prisonnière de ce cauchemar. La peur m’empêchait d’user de mes pouvoirs. J’étais tétanisée. Ce n’était plus une question de vivre. C’était une question de survivre. Les larmes représentaient le sang de mon âme. Tristesse infinie et désespoir, étaient les derniers sentiments que je parvenais à ressentir.


Trois ans plus tard….

Le regard vitreux je fixais le mur devant moi comme brisée. Je ne pouvais plus rien ressentir, j’étais comme lobotomisée. J’entends la porte du couloir menant aux cellules s’ouvrir au loin et les médecins qui se dirigent vers ma cellule. Je vais encore une fois subir leur torture, je sais très bien pourquoi ils viennent, ça fait trois ans que je vis dans cette prison, j’ai l’habitude de la souffrance qu’ils m’infligent. Je serre doucement mes poings qui deviennent légèrement bleutés. Toutes ces souffrances accumulées depuis des années, toute cette haine prennent le dessus en moi et je sens une force m’envahir, je parviens à me briser de mes chaines et gèle ma cellule. D’un coup de pied je défonce la porte. C’est ma dernière chance de liberté, mon unique chance de m’échapper à cet enfer. Sans perdre davantage de temps, je me mets à courir. Ils sont derrière moi. Je m’arrête net. Je dois cesser de fuir. Lentement je me retourne, une nouvelle fois je sens cette puissance m’envahir, je lève mes mains et un rayon glacé frappe l’un des médecins en plein ventre. Les autres me regardent et semblent terrifier et reculèrent alors.  Sans perdre davantage de temps, je cours dans la foret jusqu’à atteindre la route. Il est temps de fuir le plus loin possible.  

Je dois partir. Tout recommencer. Je dois m’isoler. C’est ainsi que m’est venue l’idée de venir vivre à Fairbanks. C’était mon dernier espoir, une chance inespérée. Nous vivons dans un monde ou le danger rodait partout. Le surnaturel était bien présent et j’étais prête à découvrir mon histoire ainsi que celui de mes origines. Je suis dans le bus qui m’emmène dans ma nouvelle vie, loin de la douleur et de la peur. Je sors un petit miroir de poche en or, le dernier souvenir qu’il me reste de ma mère sans prendre en compte mon pouvoir et ce que je vois me coupe le souffle. Je sens se déployer une magnifique  paire d’ailes d’ange à moitié brûlé dans mon dos. Je regarde à gauche et à droite. Aucun autre  passager du bus ne semble avoir remarqué. Je me regarde à nouveau dans le miroir, mais plus rien. Les ailes ont disparu. Doucement j’appuie ma tête contre la vitre et m’endors sous les derniers rayons du crépuscule. Demain j’arrive à Fairbanks et ce sera un nouveau départ.

Niveau caractère, je n’ose pas toujours aller vers les autres à cause de mon secret mais je ne suis pas pour autant méchante ! Bien au contraire depuis mon arrivée à Fairbanks, je suis assez timide au premier abord mais lorsqu’on fait l’effort de me connaitre on s’aperçoit bien vite que je suis gentille et plutôt sociable. Bon par contre il est vrai que je n’arrive pas toujours à être sérieuse et j’aime beaucoup plaisanter. J’ai un sens de l’humour assez fort d’ailleurs et je ne perds jamais l’occasion de faire une blague et faire des bêtises. Parfois je suis assez maladroite aussi.  Néanmoins je sais redevenir sérieuse et j’ai horreur que l’on s’en prenne à ceux à qui je tiens. Si tu touches à ceux que j’aime, tu es certain devenir mon ennemi numéro un. Sinon je suis quelqu’un qui s’attache très rapidement, parfois un peu trop même.

Mon rêve ? Trouver la source de mes pouvoirs et mes origines. J’aimerai également en savoir plus sur mes parents. Pourquoi les démons souhaitent à tout prix m’éliminer et s’il existe d’autres personnes comme moi avec des dons surnaturels. J’aimerai ne plus avoir à me sentir seule et peut être pouvoir trouver quelqu’un qui saura combler mon cœur.